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Musique à la cour de Frédéric Eugène de Wurtemberg d'après des docs conservés à Montbéliard

Musique à la cour de Frédéric Eugène de Wurtemberg d'après des documents conservés à Montbéliard.

par : Mariette CUENIN-LIEBER

 

       La séance commence à 14h30 par une courte allocution du secrétaire général Alain Mercier qui donne quelques brèves concernant la SEM elle-même et le patrimoine du Pays de Montbéliard.

 

       puis la parole est donnée à la conférencière Madame Mariette CUENIN-LIEBER :

Musique à la cour de Frédéric Eugène de Wurtemberg d'après des documents conservés à Montbéliard

 

 

 

          Résumé rédigé par Catherine CARRÉ :

 

     Cette conférence est construite à partir de documents appartenant à la médiathèque de Montbéliard.

     Fréderic Eugene de Wurtemberg est autorisé à séjourner avec sa famille au château de Montbéliard, le 12 juin 1769. Frédéric Eugène a pour mission de représenter son frère : le Duc Charles Eugène. Il est gouverneur du Comté de Montbéliard. Son épouse : Frédérique Sophie Dorothée est la nièce de Frédéric II de Prusse. Son père : le margrave Frédéric Guillaume de Brandenbourg-Schwedt avait épousé une sœur du roi.

    Frédéric Eugène et sa famille vivent dans un premier temps au château de Montbéliard. Il fait construire ensuite un château à Etupes. Cette résidence est détruite quelques années après la Révolution. Il est le dernier prince-résidant. Il s’enfuit avec sa famille dès le tout début de la Révolution.

    A cette époque, les récoltes sont abondantes. Les habitants mangent à leur faim même si des disettes persistent à certaines périodes : 1770-1771 et 1778-1789 Les épidémies font beaucoup moins de ravage. La population s’accroît de façon significative car elle double mais elle se développe surtout en milieu rural (12000 à 24000). Durant cette période, la vie de cour est intense et propice au développement de fêtes fastueuses dont le retentissement parvient jusqu’à Versailles. Frédéric Eugène est passionné de musique, d’opéra. 

    Durant ses 22 ans de résidence dans le pays de Montbéliard de Frédéric Eugène, il y a une vie musicale intense à la cour. Johann Petersburg est nommé responsable de la musique de cour. Il a connu Haydn et l’a fait venir à Londres.

    A la Révolution, tous les biens de Fréderic Eugène sont confisqués : les châteaux de Montbéliard et Etupes. La totalité des objets, du mobilier sont vendus mais un inventaire ayant été rédigé, une preuve de l’existence de ces éléments existe. Dans ce document sont décrits des pupitres, des partitions, des instruments.

     Lors de l’inauguration du château d’Etupes qui est programmée pour un anniversaire de Frédéric Eugène, 25 musiciens sont présents. Un opéra ballet est donné. Le grand maître de ballet est : Noverre (1760-1767). Noverre part plus tard pour Stuttgart mais il essaie de revenir par la suite. A cette époque, Jean Jacques Rodolphe est le musicien attitré de la cour.

     Fréderic Eugene et Frédérique Sophie effectuent un voyage à travers l’Europe. Ils rencontrent Disler, qui rédige des partitions de quatuors. A cette époque, les partitions étaient gravées sur des plaques de cuivre. Toutes les familles sont mélomanes et pratiquent un instrument. Durant l’hiver 1797, Frédéric Eugène décède et Disler quitte la cour et repart à Vienne où il décèdera un an plus tard.

 

     Les instruments mentionnés dans l’inventaire.

-       Une clarinette qui devient plus tard un instrument de soliste

Mozart compose un quintet. Des trios sont composés.

-       Des instruments à clavier :

               Quatre clavecins sont dénombrés dans la famille de Frédéric Eugène et de Frédérique Sophie.  Frédérique Eugène   a eu un fils Bach comme professeur de musique.

     Ce fils de Bach compose les suites Würtembourgeoises

     Louis Rossel jouera du clavecin et chantera à la cour, en 1782.Nous pouvons voir un portrait de lui à l’Hôtel Beurnier.

              Un piano-forte : il est mis au point au tournant des XVII° et XVIII° siècles. Les cordes sont frappées sur le piano forte et non plus pincées. Les pianos-forte sont de fabrication française et les forte-pianos de fabrication italienne. Le métier de facteur de piano se fait par transmission. Des dynasties de facteurs existent. A la fin du XVIII° et début du XIX° siècle, le piano forte s’impose. Au cours de toute une période des partitions mixtes existent.

-       Un sixième instrument est recensé : un clavecin ou un piano forte ou peut-être encore un Tagerklavier construit par un facteur de Ratisbonne. Les cordes sont mises en vibration par des baguettes en bois. Le son émis est quasi identique à ceux du clavecin. On peut jouer avec des nuances.

 

-       Une serinette : il s’agit d’un instrument enfermé dans une boîte. Une manivelle ressort de la boîte. Cet instrument est utilisé pour apprendre à chanter. Il s’agit peut-être d’un cylindre ou d’un orgue mécanique à vent et à air.

 

-       REMARQUE : Au château d’Etupes sont retrouvées deux volières.

 

     Les partitions :

     L’inventaire en est imprécis. On retrouve des feuilles, des cahiers, des livres.

           - Un livre lyrique est trouvé. Il est un dictionnaire lyrique. Le titre de cet ouvrage est :

   Dictionnaire lyrique portatif ou choix des plus jolies ariettes de tous les genres.

   Ensemble de pièces recueillies et réunies par Mr. Dubreuil : maître de clavecin.

Dubreuil rédige un avertissement :

                       « La musique appartient à l’éducation. »

     Ce livre est constitué de deux lrecueils brochés en cartoon, il est publié en 1756.

     Ce recueil est rédigé pour les chanteurs et la population.

     L’objectif de Dubreuil est d’offrir à la population de la bonne musique, des airs français et italiens. Pour les textes italiens des œuvres, ils sont traduits en Français.

     Dans cet ouvrage nous retrouvons des extraits de Titin et Aurore : opéra créé par Jean Joseph Cassanéa en 1753. Le librettiste est l'abbée de La Marre.

     Les extraits cités par Dubreuil sont :

          - Amour, Amour après tant de bienfaits

          - Ce ruisseau qui dans la plaine

          - Du Dieu des coeurs

          - Jeunes mortels

          - Que vois-je ? Suis-je prêt ?

          - Règne amour dans nos âmes ? 

     Certaines œuvres sont extraites de pièces d’opéra -bouffe. Cela sera à l’origine de la querelle entre les Bouffons.

     Dans cet ouvrage de Dubreuil, nous retrouvons des extraits d’œuvres de Lully, Rameau. Le lieu de naissance de Rameau est Dijon. L’œuvre de Lully (Armide) n’est pas tombée dans l’oubli. Le livret est réédité en 1763 et fait l’objet d’une nouvelle représentation. Cette œuvre est un opéra-ballet. Le danseur de ce spectacle sera Gaëtan Vestris.

     Les publications sont faites par ordre alphabétique. Ces airs vont devenir autonomes. En 1805, ce recueil est très connu. L'Opera Seria n'est pas reris par Dubreuil. Il s'est imposé" partout sauf en France et en Italie.

         - Un concert est spécifiquement créé pour l’anniversaire de Frédéric Eugène le 25 septembre 1762. Ce concert est accompagné d’un ballet qui est donné durant l’entracte. Métastase en rédigé le livret.

     Il existe aux archives de Montbéliard un fond important de textes de Métastase.

     CONCLUSION :

     Il s’agit ici de la présentation d’un inventaire imprécis mais significatif de la vie musicale de Montbéliard. Des musiciens et compositeurs sont attachés à la cour de Frédéric Eugène de Würtemberg. Fréderic II de Prusse est flûtiste, son fils est claveciniste. Il faut noter que Disler fut un élève de Haydn.

 

 
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