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XLIe journée d'études : Voyage dans le Jura : Arbois et Syam

 

Maison de Louis Pasteur à Arbois - Villa Palladienne à Syam

 

 

07h45 Départ de Montbéliard au champ de foire

     Comme souvent lors de notre déplacement annuel, le soleil était au rendez-vous pour une sortie qui, le 30 juin 2019, regroupait 45 participants et devait nous conduire dans le Jura, à Arbois et à la villa palladienne de Syam.

09h45 Visite guidée de la maison de Louis Pasteur 

Elle est conservée dans l’état où l’illustre savant l’a laissée. Le père de Pasteur quitta Dole et s’installa ici comme tanneur. Son fils y venait chaque été. Sa chambre a gardé son côté rustique. Nous visiterons aussi la bibliothèque et le laboratoire.

     Le programme commença à Arbois par la visite de la maison familiale de Louis Pasteur (1822-1895). Après avoir quitté Dole, où naquit l’illustre savant, son père installa sa tannerie dans cette maison située au bord de la Cuisance. Ecolier et collégien à Arbois, Louis Pasteur y passa une grande partie de son enfance et de son adolescence et y revint en vacances chaque été, après l’avoir aménagée, avec laboratoire et chambres pour ses enfants à partir de 1874. C’est à Arbois qu’il étudia les fermentations et qu’il fit des expériences sur les germes contenus dans l’atmosphère. C’est là aussi qu’il gouta le repos estival avec sa famille et ses amis arboisiens dans le vaste jardin au bord de la rivière. Happé par ses activités parisiennes, son cœur n’en est pas moins resté fidèle à son cher Jura et à sa bonne ville d’Arbois.

     Restée quasiment intacte depuis la mort du savant, cette maison a gardé ses décors d’origine et restitue fidèlement le cadre de vie familial. A la décoration un peu ostentatoire du vestibule succède l’ambiance feutrée et confortable du salon dans lequel trône un grand billard et un grand poêle en faïence. Au premier étage, deux dessins du jeune Pasteur rappellent ses dons artistiques méconnus. Sa chambre semble intacte : le porte-plume, l’encrier, le sous-main attendent sur le bureau ; la toque familière est aussi là. On remarquera aussi le petit lit : le grand homme mesurait … 1,61 m. Dans le laboratoire où il travaillait pendant ses séjours arboisiens, sont conservés les instruments et les appareils qu’il utilisait, des bouillons de culture qui servirent à ses expériences sur la « génération spontanée » ainsi qu’un four à incubation lui permettant de mener ses tests sur la résistance des bactéries.

     Parmi les souvenirs personnels, on remarque une photographie du grand homme par Nadar, de nombreux portraits de famille et un tableau représentant Jean-Baptiste Jupille, courageux berger jurassien sauvé de la mort par le traitement de Pasteur contre la rage. Dans cette maison-musée on pénètre dans l’intimité passionnante du savant que le monde entier admire encore : les étrangers sont parmi les visiteurs les plus attentifs de cette maison. Bien loin de beaucoup de musées contemporains qui ressemblent à d’impersonnels laboratoires trop lisses et trop propres, ce lieu nous restitue une émouvante tranche de vie : on a la sensation étrange de rentrer dans l’intimité de Louis Pasteur et de le suivre pas à pas dans ce qu’il appelait «  son château de Cuisance ». 

12h30 Déjeuner au restaurant : « Le Bois Dormant » à Champagnole

     Le déjeuner fut pris dans le cadre agréable du restaurant « Le Bois Dormant » à Champagnole. Le menu comprenait marbré de foie gras de canard, magret fumé maison et sa compotée de poire au trousseau et badiane, filet de canette au miel et à la bière et sa poire pochée, tartelette amandine et son coulis, le tout arrosé de vins du Jura et d’un café. Respectant  les consignes horaires fixées, les participants étaient prêts à poursuivre le programme de la journée avec la visite de la somptueuse villa palladienne de Syam.

15h45 Visite guidée de la Villa Palladienne

La villa est édifiée par l’architecte Champonnois l’aîné en 1822 pour Jean-Emmanuel Jobez, politicien et maître de forges, richissime héritier des forges de Syam et grand amateur de culture italienne. Le domaine est transmis à la dynastie héritière jusqu’à sa vente en 2001 à deux passionnés d’antiquités et d’architecture qui la restaurent.

     Surprenant dans ce paysage typiquement jurassien, ce « château » est en fait une splendide villa, à l’image de celles que bâtissait l’architecte Andrea Palladio (1508-1580) aux environs de Venise et de Vicence au XVIèsiècle. C’est un maître de forge épris de culture et d’architecture italienne, poète et parlementaire libéral jurassien, Jean-Emmanuel Jobez (1775-1828), qui en commanda la réalisation à l’architecte Champonnois l’Ainé en 1818. L’édifice fut achevé en 1828, dans le cadre d’un authentique aménagement paysager prenant en compte l’ensemble du site. Le plan carré, où seul un portique surmonté d’un balcon en fer forgé distingue la façade principale des trois autres, souligné par des pilastres ioniques, un bandeau et une corniche à modillons, le crépi ocre-jaune, la rotonde centrale et la terrasse : tout ici rappelle les villas palladiennes, particulièrement la villa Rotonda de Vicence et offre un contraste saisissant avec les sombres forêts de résineux des environs. L’intérieur s’ordonne autour de la monumentale rotonde, superbe péristyle à huit colonnes où, sur trois niveaux, des balcons circulaires desservent toutes les pièces au décor et à l’ameublement attachant. On remarquera en particulier les magnifiques parquets en marqueterie, différents d’une pièce à l’autre, ainsi qu’un somptueux panoramique de chez Züber qui vient d’être magnifiquement restauré. De la salle de billard à la bibliothèque, où tous les ouvrages de l’époque ont retrouvé leur place, on découvre une partie du mobilier original de style Empire, ainsi qu’un piano sur lequel Chopin aurait joué.

     Jean-Emmanuel Jobez avait le rêve de faire de sa villa un véritable « centre culturel » mais sa mort accidentelle ne lui en laissera pas le temps. Les nouveaux propriétaires s’efforcent aujourd’hui de perpétuer ce rêve en organisant des concerts, des conférences, des expositions artistiques. La visite guidée, particulièrement intéressante, fut assurée par ces mêmes propriétaires littéralement passionnés par leur maison et qui surent, avec beaucoup de talent, nous en faire partager les mystères et les innombrables richesses.

     La villa est bâtie au milieu d’un grand parc fermé sur l’un des côtés par d’élégants communs en arc de cercle. En contrebas de la villa, au confluent de l’Ain et de la Saine, les forges de Syam, interdites à la visite, ont acquis leur forme actuelle au xixèsiècle, grâce à trois générations de maîtres de forges issus de la famille Jobez. A proximité existent encore les bâtiments qui abritaient les logements des ouvriers. Frappé par l’évolution de l’industrie métallurgique, l’établissement, pourtant spécialisé dans les profilés de haute qualité, ferma ses portes au début de notre siècle.

Photos : André BOUVARD

20h00 Retour à Montbéliard.

     Après cette journée particulièrement riche, aux multiples aspects originaux, le retour se fit rapidement. Nos remerciements très chaleureux vont à Denise HUGON, notre fidèle et  toujours efficace responsable des sorties, qui organise comme chaque année avec autant de rigueur et de passion nos journées d'études si appréciées car elles associent avec bonheur découverte culturelle, convivialité et bonne chère.

 

 

 

 

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